Les Amis du musée avaient rendez-vous le Samedi 01 Juin 2024 à 7h 20 pour une grande journée de découverte de la cité méconnue de Villers-Cotterêts.
La matinée était divisée en 2 temps.
Une "déambulation cotterézienne" pédestre d'1h00 commentée par un guide de l'office de tourisme pour découvrir les lieux et personnages du patrimoine cotterézien : François 1er, les ducs d'Orléans, Alexandre Dumas...
Et une visite du Pavillon Henri II, l'un des pavillons qui marquaient les quatre coins de l'ancienne clôture du domaine.
C'est un petit joyau d'architecture édifié au XVIe siècle, aujourd'hui inscrit aux Monuments Historiques.
Ce bâtiment est probablement, comme le château voisin, l’œuvre de Philibert de L’Orme, architecte de François 1er et d’Henri II. On le suppose car d’importants travaux faits au château par Henri II ont été dirigés par Philibert de L’Orme vers 1556. Or sur un plan de 1550, les pavillons d’angle ne sont pas figurés, la construction se situe donc entre 1556 et 1560.
Le pavillon fut redécoré vers 1760 par le Duc d'Orléans. Mais en tant que résidence ducale, il fut vendu comme bien national en 1795 à Jean-Michel Deviolaine, parrain d'Alexandre Dumas, natif de Villers-Cotterêts. Il fut ensuite racheté par le roi Louis-Philippe en 1843.
Les propriétaires actuels entretiennent avec soin ce beau patrimoine et reçoivent chaleureusement les visiteurs.
Nous visitons la pièce d'accueil, agréablement décorée de mobilier et d'objets en rapport avec les propriétaires précédents et l'histoire du lieu. Des copies d’œuvres voisinent avec des documents authentiques pour illustrer cette histoire et les célébrités qui ont fréquenté ce pavillon, tel ci-contre Alexandre Dumas (d'après J.B Guichard, 1828, conservé au Louvre). Ce dernier évoque avec plaisir ce lieu de son enfance dans ses mémoires.
Puis nous passons dans le grand salon, impressionnant par sa hauteur de 6 mètres sous plafond.
Notre guide nous détaille les emblèmes et devises en latin et en grec d’Henri II et de Catherine de Médicis. Il nous explique l’ambiguïté des monogrammes où Henri II a fait mêler les initiales de la reine et celle de Diane de Poitiers, sa favorite.
Sur la cheminée monumentale, une copie du portrait d'Henri II vers 1559 par François Clouet.
"Qu’ils soient XVIe ou néo-renaissances avec leurs motifs stuqués à la feuille d’or, leurs panneaux de boiseries, sculptures, peintures murales ou plafond à caissons, [les décors] témoignent de la richesse et l’importance de leurs propriétaires : la famille royale et les ducs d’Orléans".
Pour en savoir plus, consultez le site web du Pavillon.
La visite du pavillon est à la fois complémentaire de la "déambulation cotterézienne" du matin et de la visite du château que nous verrons l'après-midi.
Ce lieu est un plaisir pour les yeux et nous y apprenons beaucoup sur l'histoire du site de Villers-Cotterêts.
Ci-dessous quelques photos de notre déambulation dans la ville sur les traces d'Alexandre Dumas. Malgré la pluie, les connaissances et l'humour de notre guide ont rendu cette visite très plaisante.
« Du château à la Cité » :
L'après-midi était consacrée au Château construit vers 1530-1535 par l'architecte Philibert Delorme pour servir de résidence de chasse à François Ier. Il fut achevé en 1556. Les magnifiques décors sculptés sont de Jean Goujon. C'est le seul château royal de la Renaissance conservé en Picardie, il a gardé la quasi-intégrité de son plan et de ses volumes extérieurs.
En deux groupes nous avons bénéficié d'une introduction patrimoniale d'environ 30 minutes sur l’histoire du château et le projet de la Cité par un médiateur du Centre des Monuments Nationaux.
Puis chacun a disposé d'une heure et demie pour visiter librement le château et le parcours ludique et interactif permanent de 1200m² : "L'aventure du français".
Notre visite de la Cité internationale de la langue française :
Nous avons visité et découvert l'histoire de l'unique château royal de la Renaissance en Picardie, ouvert au public pour la première fois. Nous avons vraiment apprécié :
- La façade du logis royal, l’escalier du roi, l’escalier de la reine et la chapelle. Ce sont des joyaux de l’architecture et de la sculpture de la Renaissance magnifiquement restaurés.
- Les architectes contemporains ont réalisé des prouesses pour restaurer et moderniser le bâtiment.
- Nous avons vu la célèbre ordonnance de Villers-Cotterêts, que François Ier a signée en 1539 : le plus ancien texte législatif encore en vigueur en France ! Il impose l’usage du français dans les actes administratifs et juridiques.
- De nombreux documents et jeux sont disponibles pour mieux connaître et jouer avec la langue française et découvrir les cultures francophones.
L'extérieur de la cité
Les décors intérieurs
Mise à l'honneur de la langue française
Espaces documentaires et jeux
" La signature de l’ordonnance de Villers-Cotterêts par François Ier en 1539 a marqué le point de départ du lien qui unit le château et la langue française.
C'est le plus ancien texte législatif encore en vigueur en France !
Cette relation, aujourd’hui mise à l’honneur par l’ouverture de la Cité internationale de la langue française, a guidé la définition de ce projet culturel unique qui accompagne la restauration du monument."
Visitez le site du Centre des Monuments Nationaux, c'est une mine de renseignements sur le château et sa formidable restauration.
On y trouve également de nombreuses photos et vidéos (exemple ci-après).
in Centre des monuments nationaux
A noter : Le Valois est un coin de Picardie verdoyant et méconnu, une terre d'écrivains : Alexandre Dumas est né à Villers-Cotterêts, Jean Racine à La Ferté-Milon à quelques kilomètres, Jean de La Fontaine à Château-Thierry...
Pour information : Notice, base Mérimée
Siècle de la campagne principale de construction 16e siècle ; 18e siècle Siècle de campagne secondaire de construction 19e siècle Année(s) de(s) campagne(s) de construction 1808 ; 1889. Auteur de l'édifice Delorme Philibert ; dit ; L'Orme Philibert de ; (architecte) ; Goujon Jean (sculpteur) Description historique Seul château royal de la Renaissance conservé en Picardie, ayant gardé la quasi-intégrité de son plan et de ses volumes extérieurs. Construit vers 1530-1535 par Philibert Delorme pour servir de résidence de chasse à François Ier, le château est achevé en 1556 (pavillon de l'auditoire). Logis et offices très remaniés vers 1750-1770 (surtout les dispositions intérieures). Transformé en dépôt de mendicité en 1808, puis en maison de retraite en 1889, le château conserve néanmoins de nombreux et intéressants vestiges de son décor Renaissance sculpté par Jean Goujon (entre autres les deux escaliers de l'aile ouest des offices).