La journée culturelle à Amiens a obtenu un grand succès aussi avons-nous proposé une deuxième date le 11 septembre pour les adhérents
qui n'ont pu faire ces visites en avril.
Le matin au Musée de Picardie : Exposition La Somme des Préhistoires
Nous sommes d'abord allés admirer le tableau Sur la plage, peint par Édouard Manet en 1873 à Berck-sur-Mer. Il s'agissait d'un prêt exceptionnel consenti jusqu'au 16 juin par le musée d’Orsay pour les 150 ans de l’Impressionnisme.

Édouard Manet (1832-1883), "Sur la plage", 1873, huile sur toile, 60 x 73,5 cm, Paris, musée d'Orsay. © Musée d'Orsay. Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt)
Pour en savoir plus sur cette œuvre : https://www.musee-orsay.fr/fr/oeuvres/sur-la-plage-1140
A 11h, Agathe Jagerschmidt-Seguin nous a présenté l'exposition La Somme des préhistoires dont elle est la commissaire.
Cette exposition, présentée du 23 mars au 3 novembre, est labellisée d’intérêt national par l’État.
« Au fil d'un voyage de 670 000 ans à travers la Préhistoire et jusqu'à nos jours, nous [re]découvrons que non seulement la discipline est née dans la Somme, mais aussi que ce territoire est encore aujourd'hui un lieu de référence pour qui veut comprendre les Hommes préhistoriques.
Elle est de fait d'un intérêt exceptionnel, en particulier pour nous Abbevillois !
Note : Les textes ci-dessous sont presque entièrement élaborés d'après les documents du Musée de Picardie.
Devant un majestueux mammouth, symbole courant de la Préhistoire, Mme Jagerschmidt nous expose le propos de la première partie de l'exposition : passer outre les à-priori et les clichés sur la Préhistoire. L'exemple du mammouth est marquant : au XIXe siècle, on a commencé par refuser l'idée que des hommes aient été contemporains des mammouths, aujourd'hui on s'imagine que leur existence se limite à la période préhistorique, or il y en avait encore longtemps après, par exemple à l'époque des premières pyramides, vers - 4000 ans.

In cartel : Esquisse en grisaille du décor de l'amphithéâtre de paléontologie du Muséum d'Histoire naturelle à Paris, 1898. < De la terre, représentée à gauche par des volcans et à droite par des glaciers, les races émergent tour à tour, s'élèvent et passent. Toutes semblent chercher la lumière, le progrès, l'atteignent dans la mesure de leurs forces puis disparaissent, laissant la place à d'autres, et ainsi de suite. >
Les précurseurs de la science préhistorique se heurtèrent à de fortes oppositions de la part de leurs contemporains scientifiques lorsqu'ils voulurent prouver que les hommes étaient apparus bien plus tôt qu'on ne le pensait et chassaient des mammouths.
Mais les artistes s'emparèrent de leurs théories, comme en témoigne un grand choix de tableaux du XIXe s. montrant comment on se représentait alors les premiers hommes.
Lisez l’article de francetvinfo pour découvrir les coulisses de l'exposition, illustrée d'une petite vidéo sur le montage du mammouth et d'une intervention d'Agathe Jagerschmidt :
"Le musée de Picardie prépare sa prochaine exposition sur la préhistoire avec le montage d'un mammouth laineux de 3 mètres".
L'exposition La Somme des Préhistoires confirme
Boucher de Perthes comme "père de la Préhistoire"
et le site de moulin Quignon à Abbeville comme le plus ancien site,
actuellement connu, attestant la présence d'hommes préhistoriques
(Homo heidelbergensis) dans le nord de la France.
Mme Jageschmidt, qui fut pendant quelques années Conservatrice du "musée Boucher-de-Perthes", a bien sûr largement mis en valeur l'apport du préhistorien Abbevillois et les sites importants d'Abbeville et de ses alentours...
D'une manière générale on peut affirmer que "la Somme, est encore aujourd’hui un lieu de référence pour qui veut comprendre les hommes préhistoriques".
Transcription du panneau ci-contre
<< Boucher de Perthes s'est occupé de tout ! Philosophie, histoire, poésie, littérature, romans et par-dessus le marché la Préhistoire, aussi peu
scientifique que possible du reste, avec des morceaux de pierres figures ineptes et sans la moindre pensée géologique. À un siècle de distance c'est à mourir de rire et pourtant la Préhistoire en
est née, mais que de langes à en décaper ! »
Abbé Henri Breuil, 1937
Malgré des méthodes parfois confuses, quelques thèses hardies et le fatras de ses collections, l'Abbevillois reste un acteur décisif de la reconnaissance de la
haute antiquité de l'Homme grâce à son opiniâtreté à défendre ses idées, à la justesse de ses observations et à sa capacité à constituer des réseaux utiles à sa cause qu'il s'agisse de
scientifiques de premier plan établis des deux côtés de la Manche ou de plus modestes informateurs, comme les ouvriers des carrières d'Abbeville qui lui apportèrent les pièces mises au
jour
Comme on le voit ci-dessous sur les photos de la vitrine consacrée à Jacques Boucher de Perthes, il apportait beaucoup de soin à documenter chaque objet recueilli en renseignant le lieu et la date de la découverte ainsi que la couche de terrain dans laquelle il avait été prélevé.
Ci-contre, quelques photos de la salle principale. Les panneaux expliquent la chronologie des temps préhistoriques, les climats qui se sont succédés, les sites importants pour leur apport à la connaissance scientifique, les différentes vagues de peuplement depuis l'Homo heidelbergensis, Néandertal jusqu'à Homo sapiens...
De quoi satisfaire toutes les curiosités.
Au centre se déploie "le cortège du mésolithique".
Des découvertes exceptionnelles sur le site d'Amiens-Renancourt
A voir absolument ce documentaire : Les-Venus-d-Amiens-Renancourt

Cette exposition présente les découvertes archéologiques les plus actuelles et en particulier l’exceptionnel ensemble de statuettes d’Amiens-Renancourt. Une salle est consacrée à ce site.
La première découverte en 2014 : une exceptionnelle « Vénus de Renancourt». Cliquez ci-dessous pour en savoir plus.
La découverte de statuettes est extrêmement rare en Europe occidentale. Une quinzaine étaient connues jusqu'alors en France. La vingtaine d'exemplaires entiers ou fragmentés récoltés à Renancourt en fait donc un site majeur.
La vingtaine de figurines découvertes à Amiens-Renancourt forment un ensemble exceptionnel montré au public pour la première fois ici.
Vous trouverez ci-dessous quelques liens pour plus amples renseignements.

Les "Vénus" de Clédat & Petitpierre
(Yvan Clédat et Coco Petitpierre, nés en 1966)
L'exposition accompagnée d'une œuvre sculpturale et performance participative "Vénus Parade 2022"; interprétation contemporaine, pop et festive de six statuettes préhistoriques : la Vénus de Hohle Fels, la Dame d'Amiens (au premier rang ici), la Vénus de Willendorf, la Vénus de Lespugue, la Vénus de Savignano et la Dame de Villers-Carbonnel. Agrandies à l'échelle humaine, représentées assises, elles trônent « comme si à la fin d'un si long voyage, à travers les âges, était venu le temps d'un repos bien mérité ». Telles de puissantes matriarches, les sculptures sont ponctuellement exhibées dans l'espace public au cours d'une parade festive, faisant résonner le mystère d'artefacts vieux de milliers d'années avec les revendications de notre époque.
Les six vénus paléolithiques se promènent parfois, portées sur des palanquins et précédées par six bannières à leur effigie. Slamé dans un mégaphone et accompagné d’une formation de percussions, un poème écrit par Anne James Chaton accompagne cette parade.
(extraits du cartel)
Les Amis du musée ont unanimement apprécié l'exposition qui apporte beaucoup d'éléments nouveaux à notre connaissance de la Préhistoire.
A 14h30, nous avons rendez-vous avec M. Yves Benoit, président de l'association Bleu de Cocagne pour la visite du Conservatoire Textile d'Amiens.
200 rue Maberly 80000 AMIENS

Le Conservatoire Textile d'Amiens est une association qui rénove et présente des machines illustrant les nombreuses et capitales inventions des Picards dans le domaine du tissage et du décor des tissus.
"L'unique raison d'être de ce Conservatoire Textile est "transmettre le Patrimoine Immatériel, les Savoir-Faire".
Ce sera l'occasion de découvrir les inventions amiénoises de l'industrie du textile : les métiers à tisser le velours mais aussi "un bijou" : la machine à imprimer au cylindre. Dernier modèle du genre en Europe, l'association la restaure avec l'espoir et l'envie de la remettre en route.
Pour vous faire une idée de ce que vous allez découvrir, visionnez ci-contre cet extrait du reportage des racines et des ailes