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Jean Sgard, orfèvre et graveur abbevillois

Jean Sgard (1891-1966) Orfèvre et graveur à Abbeville

Exposition temporaire, du 14 décembre 2021 au 19 mars 2022

L'association des Amis du musée organise une visite guidée de l'exposition commentée par Patrick Absalon.

Nous aurons le plaisir d'écouter Jean-Luc Vigneux, picardisant bien connu dans la région, parler de Jean Sgard dont il a beaucoup entendu parler par sa mère et sa grand-mère, les anecdotes qu'il nous contera en picard épiceront d'une saveur nostalgique et humoristique notre visite.

 


Merci à Patrick Absalon, directeur scientifique du musée de nous autoriser à reproduire ci-dessous ces textes qu'il a lui-même rédigés.

    Les textes et les photos ci-dessous ont parus dans l'openagenda et les pages Facebook du musée Boucher-de-Perthes.

 

  Il y a tout juste 55 ans, le 1er novembre 1966, disparaissait le dernier orfèvre et graveur abbevillois, Jean Sgard.

    Depuis le 14 décembre, son œuvre, quelque peu oublié, fait l'objet d'une exposition temporaire au musée, la première depuis 1951, tandis que les fonts baptismaux qu'il réalisa pour l'ancienne église Saint-Jacques en 1937 sont actuellement à l'étude dans la perspective d'une restauration.

Ci-dessus, réalisation de Jean Sgard pour un décor de table : une petite fermière chargée d'un grand panier à 2 compartiments pour le sel et le poivre, des moutons en guise de porte-couteaux...

Ci-contre deux perroquets (bavards ?)serre-livres.

Photos musée Boucher-de-Perthes.


Oiseau d'étain, sans date, collection particulière

Les fonts baptismaux de l'ancienne église Saint-Jacques, 1937, aujourd'hui au Carmel-Maison du patrimoine, en attente de restauration.

"Abbeville Ville d'art Ville martyre", 1943, Vue de la collégiale Saint-Vulfran depuis le Guindal, burin, musée Boucher de Perthes.

 

 

 

 

L'exposition est accompagnée d'un livre de 96 pages richement illustré édité chez Inevit (Lille). Ce livre, vendu au prix de 12 €, deviendra l'ouvrage de référence sur l'artiste.

Reprise du texte de l'openagenda du musée

 

       Abbeville est connu depuis le XVIe siècle pour être une terre d'artistes, en particulier d'orfèvres et de graveurs.

          La ville a vu naître, à la fin du XIXe siècle, l'une des dernières grandes figures en la matière : Jean Sgard (1891-1966).

          L'artiste est graveur, bijoutier, dinandier, potier d'étain, peintre et aquarelliste. Récompensé à plusieurs reprises pour ces objets d'art, il obtient le titre de Meilleur Ouvrier de France en 1936 pour son travail d'orfèvre et, fait rare, obtient un second titre de Meilleur Ouvrier de France en 1961 pour son travail de graveur.

Jean Sgard a été très actif à Abbeville toute sa vie. 

        À l'âge de 18 ans à peine, il expose pour la première fois à Paris, au Salon d'Automne, un vase de cuivre martelé « avec des coulées d'étain ». Ce dernier matériau devient son alliage de prédilection, dont il fera de nombreux objets qu'il montrera dans les plus grandes expositions, comme celle qui entérine le nouveau style appelé « Art Déco » à Paris en 1925.

          En 1935, l'artiste est approché par Charles Decaux, archiviste de l'association des Caisses d’Épargne et agent général de la caisse d'Abbeville. Pour le centenaire de la caisse d'Abbeville, il réalise une médaille et un vitrail. Celui-ci sera montré pour la première fois au musée à l'occasion de cette exposition temporaire.

         La boutique de Sgard se trouvait autrefois place Sainte-Catherine, à deux pas du vieux beffroi, dans une belle maison à pans de bois du XVIe siècle. Malheureusement, elle disparaît dans le bombardement de la ville le 20 mai 1940.    

           L'artiste continue de travailler, mais abandonne peu à peu l'orfèvrerie pour se consacrer presque entièrement à la gravure. Membre éminent de la Société d’Émulation d'Abbeville, il réalise notamment le portrait de Boucher de Perthes en 1948 pour le centenaire de la publication de l’œuvre majeure du préhistorien, les Antiquités celtiques et antédiluviennes.

 

          Jean Sgard obtient de la main de Max Lejeune la Légion d'honneur en 1951. Avec son épouse Madeleine, il s'installe ensuite à Cannes pour une paisible retraite. Mais l'artiste continue de créer et produit de nombreuses aquarelles, presque inconnues jusqu'à aujourd'hui. Il meurt à Abbeville en 1966 et est enterré au cimetière de la Chapelle.

 

            L'exposition est la première à être consacrée à Jean Sgard au musée Boucher de Perthes depuis 1951. Elle est réalisée à partir des fonds du musée, des archives et de la bibliothèque patrimoniale d'Abbeville, du service du patrimoine et avec la participation de nombreux collectionneurs privés. La Caisse d’Épargne d'Abbeville participe également à l'événement en prêtant le précieux vitrail composé par Sgard, qu'elle conserve depuis 1935.