Nous avons organisé une visite guidée à Saint-Riquier le mardi 13 juillet à 14h 30.
L'objectif prioritaire était de découvrir des œuvres de Mary Chaplin, une peintre contemporaine picarde, née à Favières, non loin d'ici.
Mais nous avons profité de deux autres expositions très intéressantes évoquées plus bas...
MARY CHAPLIN - PERMENCES DE L'EPHEMERE
Vous pouvez découvrir le travail de Mary Chaplin sur ce site :
http://www.mary-chaplin.com/
19 participants ont suivi avec beaucoup d'intérêt notre guide, Juliette Catalan.
La conférencière avait pu rencontrer Mary Chaplin à quelques reprises et recueillir des explications sur les événements et les sentiments qui lui ont inspiré ses différentes toiles. Juliette a pu ainsi nous éclairer sur les cheminements de la création et nous faire apprécier la sensibilité de l'artiste.
Mary Chaplin met en effet beaucoup de son vécu dans ses œuvres. Certaines de ces grandes toiles, sombres et angoissées, expriment le chagrin, le sentiment d'impuissance éprouvés, lorsqu'un proche souffre de graves maladies et que la mort nous en sépare. D'autres, colorées et lumineuses, évoquent comment, dans un moment de grande affliction, certains lieux, certaines atmosphères peuvent momentanément apporter consolation et espoir.
Le peintre partage ainsi avec les spectateurs des expériences humaines universelles. Le dialogue spontané entre la médiatrice et les participants à la visite a permis d'entrer davantage en empathie avec les œuvres.
Quelques exemples
Mary Chaplin, L'histoire des trois fileuses, diptyque, huile sur toile, 2 x 131x80.
Ce diptyque fait référence aux 3 Parques qui, selon la mythologie romaine, tenaient entre leurs mains le destin de chaque être humain. L'une filait, l'autre déroulait la troisième tranchait le fil de la vie et le mortel se voyait ainsi attribuer une vie plus ou moins longue et accidentée.
Entre ombres et lumières, tout en tâtonnements et hésitations, mais orienté avec constance dans une direction ascendante, le tracé du destin s'achemine, malgré les "nœuds", les entraves, vers une fin inexorable, aussi abrupte et imprévue qu'en fut le commencement...
Dans le diptyque ci-dessus, Mary Chaplin évoque plus précisément un drame. L'effacement de la mémoire qui obscurcit la fin de vie d'un parent et bouleverse la vie d'une famille.
Une période difficile peut être parfois traversée d'une certaine forme d'apaisement. C'est ce que pourrait évoquer ci-contre le chatoiement de vitraux, observé lors d'un moment de repos dans une chapelle...
L'exposition présente un grand nombre d’œuvres assez variées. L'artiste pratique des techniques diverses : huile, acrylique, collage... sur différents supports : toile, voire toile à matelas, carton, papier... Aucun matériau, aucun fragment, n'est rejeté s'il parle à sa mémoire et à ses émotions.
Au spectateur de se laisser à son tour émouvoir par un de ces "fragments de mémoire" qui fera écho, peut-être, à son propre vécu.
AURELIEN FARLET - IMMERSION
Vous pourrez aussi voir cet été les œuvres d'un artiste en résidence à Saint-Riquier, Aurélien Farlet. Son atelier est ouvert dans le granges. Plusieurs rencontres et animations sont prévues pour faire découvrir son travail.
suivre ce lien pour découvrir le peintre et voir le programme.
TRACES SOUTERRAINES DE LA GRANDE GUERRE
Ne manquez pas non plus l'exposition "Traces souterraines de la grande guerre", réalisée en partenariat avec l'Inrap,.
Vous y verrez 50 photographies de graffitis et bas-reliefs réalisés par des soldats français, alliés (britanniques, australiens, canadiens, américains) et allemands dans les Hauts-de-France.
Cette sélection conçue par deux archéologues révèle des sculptures d'autant plus extraordinaires si l'on songe aux épouvantables conditions de vie des combattants qui les ont réalisées.
Dominique Bossut, archéologue et photographe à l'Inrap, et Gilles Prilaux, anciennement archéologue à l'Inrap, ont mené l’enquête sur ces nombreuses traces surgies du passé et ont tenté de retrouver leurs auteurs.
Leur "carnet de voyage" est vraiment passionnant.
Un exemple qui ne pourra manquer de vous intéresser parmi les "50 témoignages, 50 expériences, 50 photographies, 50 immersions, 50 traces..."
Et oui ! Vous étiez-vous jamais intéressés de près à ce "célèbre monument aux morts d'Abbeville, Les Patrouilleurs", situé au milieu du rond-point place du Général de Gaulle ? Et connaissiez-vous son sculpteur, l'artiste amiénois Louis Leclabart (1876-1929), lui-même combattant de la Première Guerre mondiale ?
Voir la fiche du monument aux morts Les Patrouilleurs à Abbeville en suivant ce
lien.
De belles photos de détails du monument
qui représente 3 Poilus en
patrouille en hommage aux 948 enfants d'Abbeville morts pour la Patrie en 1914-18.