Œuvre du mois - janvier 2017 - Louis XIV

Portrait de Louis XIV

 

Anonyme, d'après Hyacinthe RIGAUD (Perpignan, 1659 – Paris, 1743)

Huile sur toile, XVIIIe siècle, Don Comte de Riencourt, 1865

Un livret de présentation de l’œuvre et un livret jeu pour les enfants sont mis à disposition du public durant toute la durée de l'accrochage.

Conférence le vendredi 13 janvier 2017 à 18h

Louis XIV et la musique du Grand Siècle,

 

Conférence musicale par Agathe Jagerschmidt, directrice du musée Boucher-de-Perthes, et Takahisa Aida, claveciniste.

 

       Dans le cadre de ses conférences autour de l’"Œuvre du Mois", le musée Boucher-de-Perthes s’est associé au "Conservatoire à Rayonnement Intercommunal de l'Abbevillois" pour proposer une suite de trois conférences en musique.

 

       Cette première conférence avait pour thème Louis XIV, en rapport avec une œuvre sortie des réserves du musée,

 

Portrait de Louis XIV

 

Anonyme, d'après Hyacinthe RIGAUD (Perpignan, 1659 – Paris, 1743)

Huile sur toile, XVIIIe siècle, Don Comte de Riencourt, 1865


Ce rendez-vous a été ponctué d’œuvres pour clavecin interprétées par Takahisa Aida, jeune musicien japonais formé à Tokyo et au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Takahisa Aida, enseignant au Conservatoire de l’Abbevillois a choisi de mettre à l’honneur une famille de compositeurs et musiciens français : les Couperin.

 

Programme musical de la soirée

François Couperin :

Prélude en ré (extrait du traité l’art du toucher le clavecin-1716-)

La Triomphante, extrait du 10ème ordre, second livre de pièces de clavecin, 1717 (Bruit de guerre, Allégresse des Vainqueurs, Fanfare)

Les Baricades Mistérieuses (extrait du 7ème ordre, second livre de pièces de clavecin -1717-)

Louis Couperin :

Prélude en sol

Chaconne ou Passacaille en sol


Takahisa Aïda en répétition au Musée d'Abbeville / Photo Facebook Musée
Takahisa Aïda en répétition au Musée d'Abbeville / Photo Facebook Musée

Espace Oeuvre du mois. Autour du portrait de Louis XIV sont accrochées deux gravures en rapport avec le thème du tableau : Louis XIV en chef de guerre. / Photo Sylvie Gilliard, musée Boucher-de-Perthes
Espace Oeuvre du mois. Autour du portrait de Louis XIV sont accrochées deux gravures en rapport avec le thème du tableau : Louis XIV en chef de guerre. / Photo Sylvie Gilliard, musée Boucher-de-Perthes
François de Poilly d'après Pierre Mignard. Thèse de Camille Le Tellier, 1692. Musée Boucher-de-Perthes / Photo Sylvie Gilliard
François de Poilly d'après Pierre Mignard. Thèse de Camille Le Tellier, 1692. Musée Boucher-de-Perthes / Photo Sylvie Gilliard
François de Poilly d'après Pierre Mignard. Thèse de Claude François Pellot, fin XVIIe. Musée Boucher-de-Perthes / Photo Sylvie Gilliard
François de Poilly d'après Pierre Mignard. Thèse de Claude François Pellot, fin XVIIe. Musée Boucher-de-Perthes / Photo Sylvie Gilliard

 

     Pour illustrer les ouvrages qu'ils  dédicacent au souverain, les courtisans commandent des gravures le glorifiant.

        Le musée expose deux gravures de François de Poilly, d'après des œuvres de Pierre Mignard. Louis XIV y figure en vainqueur, imposant la paix à un ennemi belliqueux terrassé.

Louis XIV, homme de guerre.

 

        La première partie de l'exposé d'Agathe Jagerschmidt fut consacré au goût du "roi soleil" pour la guerre et les conquêtes. C'est cet aspect, omniprésent dans une grande première partie du règne, que nous montrent les œuvres conservées à Abbeville.

 

       L'espace d'exposition dédié à l’œuvre du mois montre une belle copie anonyme du roi en cuirasse d'après Hyacinthe Rigaud. C'est le chef de guerre qui est célébré ici. Louis XIV aimait la guerre et jusqu'à l'âge de 50 ans, fut personnellement présent sur les champs de bataille.

 Ci-contre, à droite, Hyacinthe Rigaud et atelier - portrait de Louis XIV, 1701/  Madrid, musée du Prado © d.r.

 

     Le début du règne fut triomphant et la puissance du roi se refléta avec éclat dans les portraits qu'il fit réaliser pour se construire une image de souverain puissant.

         Il se fit volontiers représenter en héros antique, tel Alexandre le conquérant, ou mythologique tels Hercule puis Apollon, avant de s'affirmer sous sa propre personnalité dans toute sa gloire de vainqueur, recouvert d'une armure resplendissante et tenant son bâton de commandement en évidence.

         Les tableaux les plus spectaculaires le représentent à cheval, comme cette œuvre de Pierre Mignard ci-contre, copie conservée au Château de Versailles :

Louis XIV (1638-1715) vêtu à la romaine, couronné par la Victoire devant une vue de la ville de Maestricht en 1673, d’après Pierre Mignard, XVIIe siècle. Hyacinthe Rigaud a signé de célèbres représentations, maintes fois copiées, du roi en costume d'apparat.

Par exemple, ci-contre Louis XIV en costume de sacre, H. Rigaud, conservé au musée du Louvre, 1701. Huile sur toile Dimensions (H × L) 277 × 194 cm.  INV 7492

Hyacinthe Rigaud et atelier - portrait de Louis XIV, 1701/  Madrid, musée du Prado © d.r.
Louis XIV (1638-1715) vêtu à la romaine, couronné par la Victoire devant une vue de la ville de Maestricht en 1673, d’après Pierre Mignard, XVIIe siècle


Jean GARNIER (1632 - 1705) © Photo RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Daniel Arnaudet / Hervé Lewandowski
Jean GARNIER (1632 - 1705) © Photo RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Daniel Arnaudet / Hervé Lewandowski

 

Intermèdes musicaux

Trois scènes extraites du film "Le Roi Danse", de Gérard Corbiau.

François Couperin, gravure de Jean-Jacques Flipart (1735), d'après André Bouys (....-1740).
François Couperin, gravure de Jean-Jacques Flipart (1735), d'après André Bouys (....-1740).

François Couperin, Les Barricades Mystérieuses par Bruno Procopio. 

Clavecin, Collesse 1748 (collection de Laurent Soumagnac)

Louis XIV, protecteur des arts.

 

       La deuxième partie de la conférence expose le goût du roi pour la musique. Louis XIV s'affirme protecteur des arts et des sciences. Il s’intéresse à la peinture, à l’architecture, à la musique et surtout à la danse qu’il pratique plus de deux heures par jour pendant plus de vingt ans.
       Il a durablement laissé son empreinte sur les institutions qui encouragent et encadrent les artistes. Entre autres, l’Académie royale de peinture et de sculpture est réformée en 1663, l’Académie royale de danse est créée en 1661, l’Académie de France à Rome en 1666, l’Académie d’architecture en 1671 et l’Académie d’opéras en 1669, qui deviendra l’Académie royale de musique en 1672.

 

       Illustration de gauche : Jean Garnier (1632-1705) est reçu à l’Académie royale en 1670 en tant que peintre de natures mortes. Dans son morceau de réception, le peintre a choisi de représenter un portrait de Louis XIV en médaillon, entouré d’une basse et d’un dessus de viole, d’un violon, d’une guitare, d’une musette de cour, d’une partition, d’instruments scientifiques, d’un globe et de livres. Chacun de ces motifs assemblés représente un attribut des arts et des sciences.

Lire l'article : Pascal DUPUY, « Louis XIV protecteur des Arts et des Sciences », Histoire par l'image

 

La musique à la cour.

 

                La musique est omniprésente à la cour et accompagne la vie quotidienne : de la chasse aux bals, de l’opéra à la messe. Louis XIV était lui-même musicien. Il jouait du luth et de la guitare et se produisit sur scène devant la cour jusqu'en 1670.

         Le plus connu des compositeurs de la cour est Jean-Baptiste Lully qui supervisait les évènements les plus spectaculaires (voir ci-contre des extraits du film "Le roi danse").

         Mais beaucoup d'autres compositeurs travaillent pour le roi.

 

Louis et François Couperin.  sont les plus célèbres membres d'une brillante dynastie de musiciens.

 

       Louis Couperin a été repéré par Jacques Champion de Chambonnières, musicien du roi, lors d'une fête dans un village proche de Chaumes. Impressionné par le talent du jeune homme, Chambonnières le fait venir à Paris vers 1650. Louis Couperin y devient en 1653 organiste titulaire de l'église Saint-Gervais.

        Louis XIV lui octroie un emploi de par-dessus de viole à la cour, après que Louis Couperin ait refusé de remplacer son protecteur, Chambonnières, comme claveciniste. 

       C'est son œuvre pour le clavecin, environ 130 pièces, qui le fait passer à la postérité. Ses préludes et ses chaconnes sont les pièces les plus personnelles et les plus remarquables.

 

       François Couperin, surnommé le Grand (1668-1733), fut le plus illustre de tous les Couperin.

      Il reprend à 17 ans, en 1685, le poste qui lui est réservé à l'orgue de Saint-Gervais. Son oncle Louis, puis son père, de 1661 à 1679 avaient avant lui tenu le poste.

   Nommé maître de la Chapelle royale de Versailles, il exalta les victoires royales dans des pièces musicales telles que La Triomphante, extrait du 10ème ordre, second livre de pièces de clavecin, 1717 (Bruit de guerre, Allégresse des Vainqueurs, Fanfare) que Takahisa Aïda interpréta au clavecin, entre autres pièces, lors de cette belle soirée.

 



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