L’œuvre du mois 4 - Paravent de la Savonnerie

Paravent tapisserie d'Aubusson - Musée Boucher-de-Perthes Abbeville
Paravent en tapisserie du XVIIIe siècle. Manufacture de la Savonnerie. Musée Boucher-de-Perthes, Abbeville

 

 Paravent en tapisserie du XVIIIe siècle.

 Six feuilles ornées de cartouches illustrant des fables d’Ésope. Manufacture de la Savonnerie. 

Collection de l'Ancien Musée d'Abbeville et du Ponthieu.

 Don Lennel.

 

 Cette pièce et les "œuvres invitées" sont exposées sur le palier supérieur du musée, accompagnées de panneaux explicatifs, pendant le mois d'avril 2015.


 

        Le vendredi 24 avril 2015, Mme Jagerschmidt a invité Thomas Bohl, conservateur du mobilier national, à venir faire la présentation de ce précieux et rare paravent orné de scènes narratives inspirées des fables d'Esope.

 

      La directrice du musée présente les "œuvres invitées", 2 gravures appartenant au musée, avant de laisser la parole au conférencier, M. Thomas Bohl, conservateur du patrimoine, attaché au mobilier national.

     Pour un résumé complet de la conférence, téléchargez le livret de présentation fourni par le musée.

Thomas Bohl, conservateur du patrimoine, mobilier national / Photo Yvan François
Thomas Bohl, conservateur du patrimoine, mobilier national / Photo Yvan François

 

       Voici quelques points clés de l'intervention :

       Le paravent du musée est un chef-d’œuvre des arts décoratifs du début du XVIIIe s. Il est prouvé qu'il provient de la manufacture de la Savonnerie, cela signifie qu'il a été fabriqué à l'origine pour répondre à une commande royale ou princière.

       Après avoir retracé l'origine et l'usage des paravents, ainsi que la la création de la manufacture de la Savonnerie, le conférencier nous explique la technique de fabrication des pièces de velours dont sont recouvertes les 6 feuilles de notre paravent.

    Nous apprenons que le paravent est l'un des tous premiers à présenter un décor de scènes figurées. Les archives de la Savonnerie font état de décors  commandés à Alexandre-François Desportes (1661-1742), célèbre peintre animalier de l'époque , et à Claude III Audran (1658-1734) plutôt spécialisé dans les décors végétaux. Leurs cartons figurant des fables d’Ésope ont été reproduits à de nombreux exemplaires entre 1710 et 1720.

      Par contre, nous ne pouvons pas savoir à quelle époque notre paravent a été encadré de cette monture de bois pas très bien adaptée aux feuilles. Remarquez que les éventails à godrons du haut ne sont pas complets puisque le cadre empiète sur le haut du décor. Il se peut même que la présentation actuelle,  avec 4 motifs différents, dont deux en double, soit le résultat de l'assemblage de 2 anciens paravents à 3 feuilles. Six autres exemplaires de notre paravent sont encore existants mais celui-ci est le seul conservé dans une collection publique.

 

Agathe Jaggerschmidt présente Thomas Bohl, conférencier du jour. Photo Yvan François
Agathe Jaggerschmidt présente Thomas Bohl, conférencier du jour. Photo Yvan François

     Les cartouches historiés représentent quatre fables dont deux reproduites en double, les plus connues grâce à la version de Jean de La Fontaine, Le renard et la cigogne, Le loup et l'agneau. Les deux autres sont Les deux chiens et Le chien et son image, cette dernière a été reprise par La Fontaine dans Le chien qui lâche sa proie pour l'ombre.

 

    Une des œuvres exposées en regard du paravent est une estampe de Charles-François-Adrien Macret, graveur abbevillois du XVIIIe siècle (terminée par Heinrich Gutteinberg) d'après un dessin de Le Barbier l'aîné.

     Elle représente Le couronnement de La Fontaine par Ésope. Les deux fabulistes sont entourés de Laure et Pétrarque, Pline et Virgile , la reine de Navarre et Boccace, ainsi que de plusieurs génies portant les œuvres de La Fontaine, et des animaux sujets des fables.

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